jeudi 1 décembre 2016

Niebieski veut dire bleu invité dans l'émission La Barque à Livres

Instants chaleureux avec Michel Bouvier et Bernard Leconte qui m'ont accueillie dans la Baraque à Livres sur RCF le 28 novembre pour présenter Niebieski veut dire bleu.
J'ai beaucoup apprécié l'introduction préalable : “ Marie-Edith Nijaki nous offre un beau roman sur la mémoire, la quête de son identité perdue et le triomphe de l’amour. On voyage en Pologne, le titre le dit, mais surtout on voyage dans le terreau des âmes. Un parcours délicieux et prenant... "
Et tout au long de cette émission, ils m'ont amenée à évoquer la trame et les différents thèmes du roman.


Le podcast est en ligne à ce lien

https://rcf.fr/culture/livres/marie-edith-nijaki-pour-niebieski-veut-dire-bleu

mercredi 2 novembre 2016

Il avait le don

1953. Louis avait été muté à la fosse Delloye et promu moniteur. Sans en faire de cas de cette promotion. Pas sûr qu’il connût ce mot. Quoique… Il ne s’en était pas vanté. Parler de ce qui se passait au fond n’était pas un sujet de conversation facile. Il avait pourtant avoué :
             Les mômes ne m’écoutent pas. ils foncent sans mettre le masque.
             Comme pour le carnaval ? avait demandé sa fille.
             Presque !
Louis avait sorti de sa musette une pochette de caoutchouc épais dans laquelle les mineurs glissaient le nez et la bouche. Un rectangle flasque et mouvant, collant de sueur et de charbon écrasé qu’elle avait d’abord tenu du bout des doigts, le bras tendu. Le mollusque semblait finalement inoffensif, alors elle l’avait essayé pour s’amuser. Quelques secondes, le temps de suffoquer et de paniquer quand l’odeur aigre et les poussières de menu s’étaient infiltrées dans ses narines. Le père avait ri, mais quand il parlait des galibots ou des nouvelles recrues, des Algériens, des Marocains, qui mouraient trop vite, il ne plaisantait plus.

(une petite histoire, un hommage aux mineurs à lire dans les pages du blog :  leblogdemenijaki.blogspot.fr )

mardi 6 septembre 2016

Merci Pascale pour cette lecture attentionnée de NIEBIESKI VEUT DIRE BLEU !

« … j'ai lu Niebieski veut dire bleu ! Pas besoin de l'extirper de la bibliothèque pour l'évoquer.
J'ai été surprise par l'atmosphère, qui diffère tant de À cran. L'atmosphère et le sujet, bien qu'il flotte aussi dans ce roman quelques fantômes. Les choses ne sont jamais ce qu'elles semblent, sous votre plume. Pas d'esbroufe stylistique, pas de scénario compliqué, mais une réalité qui se révèle au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans le récit, avec ce même mouvement, d'abord de recul (en quête d'une explication) puis vers l'avant, avec un nouveau départ.

J'ai découvert aussi le monde de la finance ! Et pas seulement. Vous savez aussi distiller une pointe d'humour aux situations, ce qui a pour effet de perturber un peu plus le lecteur (et mieux le piéger : il veut comprendre !).

J'ai donc lu un roman agréable, divertissant, à l'intrigue suffisamment bien menée pour inciter à lire jusqu'au bout sans ennui. »


Pascale Goze dirige avec passion les Éditions Lunatique. J’ai fait sa connaissance à l’occasion du concours La Vie des Livres 2015 organisé par Radio Plus dont elle était partenaire. Les Éditions Lunatique ont publié le recueil des dix nouvelles lauréates dont À cran faisait partie.



Cela m’a particulièrement touchée qu’elle me consacre une part de son temps déjà si précieux et je la remercie encore pour cette générosité et son analyse si fine. Et je suis ravie que Pascale, avec sa qualité d’éditrice, ait perçu ma volonté de surprendre le lecteur, de le faire réfléchir tout en le distrayant.

mercredi 1 juin 2016

Bonne nouvelle, NIEBIESKI VEUT DIRE BLEU est désormais disponible en librairie (en France comme en Belgique !)
Moments très sympathiques lors de la présentation du livre à la librairie UOPC à Bruxelles le mardi 24 mai 2016 avec un public intéressé, venu malgré la grève du métro et des perturbations liées à des manifestations en centre ville...

Avec Xavier, notre éditeur au milieu (http://www.kerditions.eu/librairie/) Micheline, l'attachée de presse à droite, Virginie et nos hôtes attentionnés de la librairie UOPC

Avec Virginie Tyou qui présentait conjointement Voyage en mer intérieure

mercredi 9 mars 2016

Sortie du roman en librairie le 20 mai 2016

Niebieski veut dire bleu est publié chez Ker éditions et sortira en librairie le 20 mai. Il est disponible sur le site de l'éditeur.

http://www.kerditions.eu/librairie/tranches-de-vie/niebieski-veut-dire-bleu/






Un grand merci à Xavier Vanvaerenbergh pour son enthousiasme et sa précision professionnelle qui ont permis l'aboutissement de ce roman.
Avec toute mon amitié.

Une petite fleur


Une petite fleur a été cueillie sauvagement, puis emportée sur les océans. Alors elle flotte sans savoir pourquoi. Le courant la ramène sur le rivage, mais sans racines, elle flotte encore. Il lui faudra s’avancer plus profondément dans les terres, plus loin dans le temps pour se poser enfin dans son jardin...


Cette histoire s'inspire en partie de faits et de lieux liés à mon enfance et aux origines polonaises de mes parents, mais il s'agit bien d'une fiction. C'est pourquoi, dans la réalité, la cité de la Sucrerie ne se trouve pas à Douai. Elle aurait pu.



Pour plus d'informations sur sur Douai :



Et sur le bassin minier du Nord-Pas de Calais, classé en 2012 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO !!

http://www.bassinminier-patrimoinemondial.org/

Petite émotion, je crois que j'y ai vu ma cité de la Sucrerie...

lundi 7 mars 2016

Bébé Cadum, un "petit bout" de l'histoire (ceci n'est pas un extrait du livre)

-         Tu seras sage ? Il faudra bien apprendre tes leçons. Tu auras un nouveau tablier et une trousse pour mettre les crayons et la plume. Viens...
Jeanne Niebieski prend doucement sa fille sur les genoux. Dehors, les garçons jouent. Sur la table de la cuisine, un livre de lecture est ouvert à la page 27.
-          Tu vois, il n’en reste que trois et ce sera fini. Tu seras prête.
Marie-Aline hoche la tête, convaincue par la certitude de sa maman et rassurée par sa tendresse. Elle suit le doigt qui souligne le mot et lit. De mieux en mieux, chaque jour. Bientôt, elle apprendra beaucoup de choses. C’est promis.
Retenir les leçons, ne lui sera pas difficile. Elle est une écolière et c’est tout ce qu’on lui demande. En revanche, sa maman n’a pas pensé à la prévenir qu’il serait bien de retenir aussi les souvenirs de ses années d’enfance.
Mais comment Jeanne pourrait-elle anticiper cette importance ? Oublier semble normal pour les petites cervelles d’enfant. Et cette femme de mineur a bien d’autres soucis en tête. Les souvenirs rapportés de Pologne et sa propre histoire sont des couteaux qui empêchent les plaies de se refermer. Le quotidien est rude et pressentir un avenir tragique ne les aiderait certainement pas à l’assumer.
Même Madame Lespan, qui explique si bien les mots, ne pourra mettre suffisamment en garde la petite fille. Une seule fois, malgré elle, elle sortira de son rôle de maîtresse pour lui prédire :
-          Tu iras loin... si les petits cochons ne te mangent pas avant !
Une expression ancienne lancée comme un compliment et, pourtant, déjà une menace.

Aller où ? Loin, c’est comment ? Et qui sont ces petits cochons qui mangent les enfants ? N’est-ce pas plutôt le loup qui rôde ?

L'émigration

C’est un ruban étroit qui se déroule lentement devant vous et sur lequel vous avancez sans plus réfléchir. Vous pouvez voir où vous mettez les pieds mais, au-delà, la bobine vous cache ce qu’elle contient. Derrière vous, l'empreinte du ruban sinue comme un lacet dénoué à perte de vue. Il échappe bientôt à votre regard négligent.

Imaginez alors que ce ruban se réduise à quelques mètres devant vous et que la bobine a disparu dans le brouillard. Vous sentez dans votre dos l'ombre d'une énorme paire de ciseaux. Mais vous ne pouvez plus tourner la tête, sinon vous risquez de vous écarter de la ligne et de tomber dans un néant. Puis vous entendez le bruit des lames qui tranchent net le ruban au ras de vos talons. 

C’est cela l’émigration. Les liens au sol sont brisés. Bientôt, les liens du sang s’étioleront jusqu'à se rompre.
D'autres coupures, d'autres peines existent.
La pire souffrance est de les vivre seul.

**

Quelques informations sur l'immigration dans le bassin minier du Nord-Pas de Calais :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Immigration_polonaise_dans_le_bassin_minier_du_Nord-Pas-de-Calais

Et d'une façon plus large, un peu de l'histoire partagée de la France et de la Pologne :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Diaspora_polonaise_en_France

Un autre site qui montre bien les déplacements de la Pologne et des Polonais :

http://www.geneachristol.fr/Pologne/Granicy.html





L'amnésie psychogène


Les souvenirs d’enfance sont toujours émouvants. Ils ne sont pas toujours vrais, comme ils ne sont pas toujours faux.

L’amnésie psychogène existe réellement. Ce trouble, qui résulte d’un traumatisme profond, efface de la mémoire tout ou partie du passé. Parfois à jamais. Il peut nous affecter à tout âge à l'occasion d'une agression ou d'une pression psychologique intense et sous des formes plus ou moins marquées. Si vous souhaitez plus de précisions sur ce sujet complexe, je vous invite à les découvrir dans les publications médicales et professionnelles.